Dominique Boullier / dimanche 11 février 2007
Les politiques de la prostitution font tout pour éviter d’assumer leur statut de politiques sexuelles. Tant qu’on ne parlera pas de sexe et de ce qui s’ y joue pour les prostituées mais aussi pour les clients et pour toute notre société , dans sa désorientation à définir « l’ amour », nous ne pourrons guère faire société avec tous ces êtres qui nous constituent aussi.
La prostitution n’a rien de moderne ni de nouveau et l’on peut s’étonner que des débats vigoureux agitent régulièrement la vie publique européenne. Selon les pays, les débats en question débouchent sur des solutions radicalement opposées : La Suède décide de sanctionner les clients de la prostitution en 1999, alors que les Pays-Bas adoptent au contraire une réglementation autorisant le commerce du sexe, avec les contrôles qui vont avec. Pendant ce temps, en France, les maires sont soumis à des pressions contradictoires, en faveur de prostituées, jeunes immigrées de l’Est ou d’Afrique prises dans des réseaux mafieux, ou contre « l’invasion » de certains quartiers résidentiels par les prostituées pour pénaliser le racolage, ce qui débouche sur les mesures prises dans le cadre de la Loi Sarkozy. La désorientation semble générale face à un phénomène traditionnel qui a cependant évolué ces dernières années et pourtant les positions sont tranchées. Nous nous proposons de fournir une carte de lecture de ces différentes positions qui mettra en évidence l’absence de réponse spécifique portée par l’écologie et la nécessité d’élaborer ce que nous appelons une proposition écodémocrate sur ces questions (…).