Revue Française de Science Politique, vol. 65, n°5-6, Oct- Déc 2015, pp. 805-828.
Nous posons ici les prémisses d’une offre de sciences sociales de troisième génération dans la lignée de la théorie de l’acteur-réseau et de Tarde qui en avait annoncé les principes. Pour l’instant, la tendance à la fin de la théorie et à l’occupation du terrain par les plates-formes du web (GAFAT) qui elles-mêmes produisent, calculent, et publient sur ces traces, reste dominante, et cela pour des visées commerciales avant tout, puisque les marques sont les grands demandeurs de ces approches. Nous reconnaissons l’intérêt pour les marques d’apprendre à réagir en utilisant ces métriques. De même que nous reconnaissons l’intérêt pour les sciences sociales de la société et de l’opinion de continuer à développer leurs approches en utilisant ces sources. En ce sens, nous plaidons pour faire coexister ces approches, pour apprendre à changer de point de vue de l’une à l’autre et pour admettre les conditions de possibilité de chaque génération, appuyées sur les Etats, les médias ou les marques. Chaque étude spécifique d’une question issue de l’expérience ordinaire ou posée par ces prescripteurs doit conduire à combiner les trois générations sans pour autant prétendre à la totalisation. A la condition que la recherche dispose d’un cadre spécifique pour ces traces qui envahissent notre monde. A chaque longueur d’onde sociale, ses méthodes et ses limites de validité. Cela instituera un principe de précaution salutaire dans l’usage de ces traces.
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Réference pour la bibliographie :
Boullier, D. (2015) « Les sciences sociales face aux traces du Big Data. Société, opinion ou vibrations? », Revue Française de Science Politique, vol. 65, n°5-6, Oct- Déc 2015, pp. 805-828.