in M. Lamouroux et L. Trouche (eds), Cultures numériques. Education aux médias et à l’information, Paris, Canopé éditions, pp. 15-24.
« Eduquer à l’incertitude » constitue un défi dont il faut préciser les termes. L’enseignement, la mise en signe, repose en effet sur des savoirs plutôt certains qu’il s’agit de transmettre, autour de ce socle souvent évoqué, même si ses limites restent incertaines. Entrainer constitue une autre tâche, elle aussi pratiquée par les enseignants, puisque toutes les pédagogies comportent des moments d’exercice : on peut alors considérer qu’il est possible de s’exercer à la pratique du doute scientifique, comme procédure de connaissance, ce qui n’est pas équivalent à l’incertitude. L’éducation, elle, lorsqu’elle n’est pas réduite au dressage ou à la conformité, nécessite un exercice répété de l’éthique, c’est-à-dire de la capacité à s’auto-réguler et à décider. Dans ce contexte, éduquer à l’incertitude signifie faire pratiquer l’exercice éthique d’accueil des possibles non probabilisables et de décision.
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Réference pour la bibliographie :
Boullier, D. (2017), « Eduquer à l’incertitude: un paradoxe amplifié par le numérique », in M. Lamouroux et L. Trouche (eds), Cultures numériques. Education aux médias et à l’information, Paris, Canopé éditions, pp. 15-24.