Parmi les points de clivage entre pays du Nord et pays du Sud, l’accès aux services énergétiques figure en bonne place. En tant qu’éléments indispensables à la satisfaction de besoins fonda- mentaux (santé, alimentation, logement, éducation…) et composants essentiels de toute activité permettant d’assurer un minimum de développement économique et social, ces services sont au cœur de la question du développement. Et ceci d’autant plus que la production d’ énergie nécessaire à la satisfaction de ces services peut être responsable de la destruction de l’environnement ou mettre en péril la pérennité des ressources non renouvelables, hypothéquant ainsi la possibilité d’un développement soutenable.
Dans les pays dits développés, la mise en exploitation intense des ressources fossiles et le recours à l’énergie nucléaire à partir des années 1950 se sont faits dans un contexte où les problèmes d’environnement (pourtant déjà connus aussi bien pour les émissions de gaz à effet de serre que pour le problème des déchets nucléaires) ne faisaient pas l’objet de précautions particulières, en se fondant sur l’idée que le progrès technique serait à terme capable de résoudre les problèmes éventuels. La notion de développement prévalait, au détriment de la durabilité même de ce développement. Mais symétriquement, on a vu à la fin du vingtième siècle s’élever dans les pays du Nord des voix remettant en cause le développement des pays du Sud au nom de la protection de l’environnement mondial. C’est alors la durabilité du mode de développement des pays déjà développés qui prévaut.
(…)