Stéphane Héas – Légitimation des médecines alternatives. L’exemple des méthodes de relaxation


Stéphane Héas / dimanche 18 janvier 2009

 

Les pratiques psychocorporelles contemporaines

 

Les méthodes de relaxation font partie d’un ensemble de méthodes psychocorporelles très en vogue dans les sociétés actuelles. Plusieurs centaines de techniques sont désormais proposées. Il n’est pas toujours aisé de déterminer au premier abord les spécificités réelles de chacune d’elle. Aujourd’hui des dizaines de milliers de pratiquants se relaxent, se forment à l’une ou à l’autre des multiples techniques proposées, et ensuite pour certains, proposent des actions relaxatives éducatives, ludiques mais aussi soignantes. Les premiers recensements quantita- tifs en France sont présentés sous une forme synthétique par l’Institut National des Statistiques et des Études Économique (INSEE) en 19972. Ce dénombrement des pratiquants légitime à l’échelle nationale leur importance sociale et culturelle. Désormais, il n’est plus possible de les présenter uniquement comme des pratiques ludiques/de santé marginales. Elles mobilisent des dizaines de milliers de Français et de Françaises, souvent d’une manière régulière et quotidienne. Elles concernent des centaines de praticiens, parfois détenteurs de diplômes d’État : sage-femme, infirmier, médecine générale ou spécialiste, psychomotricien, etc. Surtout, leur utilité en terme de prévention, de gestion de la santé sont démontrées. Par conséquent, toute politique de santé doit obligatoirement aujourd’hui composer avec elles sous peine d’être en total décalage avec les souhaits des populations, mais aussi de groupes professionnels constitués de praticiens médicaux et paramédicaux. Cette prise en compte est renforcée aujourd’hui par l’influence de plus en plus importante ces vingt dernières années d’associations de défense des usagers de la médecine, classique ou non. Cette présence contribue à rééquilibrer les forces en présence : véritable révolution des usages de la santé en France. Les questions de la santé peuvent, ainsi, devenir des interrogations et des actions citoyennes… appropriés, mais aussi mobilisés par les « usagers » eux-mêmes (Pignarre, 2004). L’horizon des méthodes de relaxation s’est éclairci en terme d’acceptation sociale et culturelle. L’ouverture progressive de nombreux sous secteurs du soin (chirurgie, rééducation, puériculture, obstétrique, etc.) ont progressivement contribué à légitimer un ensemble de pratiques, hier, complètement marginalisées. Précisons ici ce mouvement d’acceptation sociale et médicale.

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