Dominique Villaume – Les apports de l’expertise scientifique dans un domaine controversé de l’action publique


Dominique Villaume / dimanche 18 janvier 2009

 

La question des drogues, de la régulation de leur usage dans les différents espaces sociaux, des risques associés à leur consommation, de la répression que leur éventuel trafic ou contrebande appelle, de la façon dont on doit considérer et prendre en charge les personnes dépendantes, alimente de façon récurrente des polémiques, des controverses ainsi que des oppositions plus ou moins rituelles dans l’espace public, quand elle ne provoque pas parfois de véritables « paniques morales » dans des sociétés qui éprouvent de réelles difficultés à en domestiquer les modes de consommation.

 

C’est donc dans un espace par nature conflictuel que la Mission Interministérielle de Lutte contre la Drogue et la Toxicomanie (MILDT) a la responsabilité, en France, de construire des politiques publiques cohérentes, à partir de constats et de diagnostics qui ont vocation à être partagés par les différents acteurs concernés : gouverne- ment, ministères, professionnels, associations, publics cibles et grand public. Ce n’est évidemment pas une mince affaire quand on sait que la politique des drogues interfère directement ou indirectement avec 17 départements ministériels constitués (éducation, jeunesse et sports, santé, action sociale, économie et finance, justice, intérieur, défense nationale, agriculture, affaires étrangères, recherche…) et une multitude de corps professionnels (professionnels de santé médicaux et paramé- dicaux, éducateurs, cadres de l’action sanitaire et sociale, magistrats, policiers, gendarmes, douaniers, diplomates et fonctionnaires interna- tionaux, scientifiques et experts du domaine,…) sans oublier les inter- venants du monde associatif également très actifs dans ce champ et qui présentent eux-mêmes une très grande diversité d’approches et de sensibilité : associations de réduction des risques, associations népha- listes (comme les Alcooliques Anonymes), associations de prévention, associations militantes à tendance libertaire ou, inversement, à tendance prohibitionnistes…

 

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